mes REVES MULTIPLES" Apparemment, les premiers cris que j'ai poussé ne présumaient vraiment aucune carrière artistique..."
Je reviens un instant sur ma période de début de collège,
parce qu'en même temps, je découvre la comédie ... Pas celle avec les parents
ou les profs, non, celle-là est innée. Mais la comédie, le théâtre, le jeu
d'acteur. Au moment-même où je me prends d'affection pour le cours flûte à bec,
j'entre dans l'atelier théâtre du collège, où on travaille sur Les Fourberies
de Scapin de Molière. On m'attribue le rôle de Géronte (tu sais, le vieillard
dont Scapin se joue, et qui finit dans un sac de pommes de terre, roué de coups
de bâtons par le jeune fourbe). Géronte, donc ... va savoir pourquoi. Mais je
n'y vois aucun signe à cette époque, et j'entre dans le rôle avec le plus grand
plaisir ... Nous faisons une représentation sur scène de cette pièce, et un
deuxième rêve naît dans ma tête perturbée.
Mais la véritable révélation arrive un dimanche après-midi, où je regarde avec toute ma famille la fabuleuse comédie musicale West Side Story. Tu connais, j'espère !?! Non ?! Mais si, ce fameux thème sifflé ... C'est bon ? ... Bon. West Side Story, donc ... Quelle claque. Et quelle classe, ces acteurs, qui chantent et dansent, qui sont romantiques et voyous, drôles et flippants, beaux, beaux, beaux et kitches à la fois (petite référence à Jacques Brel, si tu suis) ... Mon préféré, Riff, le chef de la bande des Jet's. Fantastique. C'est grâce à lui que je commence à fumer, à 12 ans. Je commence par des cigarettes en chocolat chez moi, avant d'attaquer la vraie Marlboro devant la grille du collège. Trop bien. Et puis dans la cuisine de la maison, je prends un couteau dans la main, je m'enferme dans ma chambre, je mets le vinyle de la musique du film, une cigarette en chocolat au bec, et ça y est, je suis Riff ... Tout en chantant et en fumant, je me bats contre Bernardo, le chef de la bande des Porto-ricains. Et je meurs dans cette fabuleuse bagarre, en m'écroulant sur mon lit ... (et je l'ai pas fait qu'une fois, tu peux me croire!) Mais ce que je comprends à cette époque-là, c'est que la musique et la comédie sont deux rêves que je réaliserai. Le reste ne compte plus pour l'ado que je suis alors, et l'adulte que je suis aujourd'hui.
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